Dans le Finistère, près de Plourin,

Pen Allan Garo

Parfois orthographié: Penn Ar Garo ✦ Penn Al Lann Garo ✦ Pen Allan Garo ✦ Pen-al-Lan ✦ Pen Al Lan Garo ✦ Pen-al-Lann ✦ Pen An Alle ✦ Penallan ✦ Penalan ✦ Pen Al Lann Garo ✦ Pen Allan Avo

L' Histoire
        de ce domaine

1741
1846
1896

XXe siècle

1908
1926
1930
1941

L’histoire de Pen Allan Garo et son lien avec la famille Garo

Le domaine de Pen Allan Garo, situé dans la commune de Plourin (Finistère), porte un nom dérivé de la famille Garo, qui a habité la ferme au XVIIIᵉ siècle. Bien que “garo” puisse signifier “rugueux” ou “pierreux” en breton, une caractéristique potentielle du sol local, les sources historiques indiquent que l’appellation provient directement de cette famille. L’ajout du terme “Garo” aurait également servi à distinguer ce domaine d’un autre lieu-dit voisin, Pen Al Lan, situé à moins de 5 km.

Origines de la famille Garo

Olivier Garo, né le 10 janvier 1688 à Plourin, est un membre marquant de cette lignée. Il était le fils d’Yvon Le Garo (né vers 1641 à Keradec, Plourin) et d’Anne Le Menec (ca 1656-1694). Après avoir épousé Roberte Croguennec en 1720, il se remaria en 1723 avec Julienne Menguy (1701-1776). De cette seconde union naquit notamment Gabrielle Garo (1735-1780). Olivier Garo décéda à Pen Al Lan le 3 mai 1741.

La famille, solidement implantée dans la région, possédait ou exploitait plusieurs domaines, dont celui de Keradec, où résidait Yvon Le Garo, et probablement d’autres terres dans les environs de Plourin. Les archives montrent que le père d’Yvon, François Le Garo (1623-1685), et sa mère, Catherine Marzin (1625-1685), étaient également actifs dans cette région agricole.

Évolution du nom et du domaine

Le nom de Pen Allan Garo apparaît pour la première fois dans des documents du XVIIIᵉ siècle, peu après l’installation de la famille Garo à la ferme. Cette désignation se fixe progressivement dans les registres, malgré des variations orthographiques, telles que Pen Al Lan Garo, Penallan, ou simplement Pen Allan, observées dans des recensements et actes cadastraux. Ces variations reflètent les pratiques administratives et linguistiques locales.

Au XIXᵉ siècle, la ferme ne semble plus être directement exploitée par des membres de la famille Garo. En 1907, les registres cadastraux indiquent que le domaine appartenait à Michel Gillet, résident de Recouvrance, quartier historique de Brest. Des archives notariées datant de 1835 montrent déjà des transactions impliquant Michel et Jean-Marie Gillet, ce qui suggère une acquisition antérieure.

Durant cette période, la ferme était très probablement louée à des familles de cultivateurs modestes, telles que les Lannuzel et les Rioualen. Ce type de bail était courant à l’époque, les propriétaires terriens préférant souvent louer leurs domaines à des fermiers plutôt que de les exploiter directement.

Structure de la ferme et utilisation des terres

Le domaine de Pen Allan Garo s’inscrit dans le modèle des fermes bretonnes traditionnelles. Les bâtiments, construits en pierre locale, comprenaient une maison d’habitation, une grange et une étable, typiques des exploitations rurales du Finistère. Les terres entourant la ferme étaient utilisées pour la culture de céréales (seigle, sarrasin) et l’élevage, suivant un système de rotation des cultures adapté aux sols acides de la région.

Les talus bocagers, omniprésents dans le paysage breton, délimitaient les parcelles et servaient à protéger les cultures du vent et de l’érosion. Ces éléments témoignent d’une gestion agricole raisonnée et adaptée aux contraintes environnementales locales.

Kervoulouarn, Keradec Névez, Keradec Bras et Kerguen

Ces lieux-dits sont situés autour de Pen Allan Garo, dans la commune de Plourin, département du Finistère, région Bretagne. Historiquement, ils s’inscrivent dans une région agricole où l’organisation sociale reposait sur des structures héritées de l’Ancien Régime, comme les métairies et les fermes domaniales.

  • Kervoulouarn : Mentionné dans les archives cadastrales du XIXᵉ siècle, ce lieu-dit porte un nom d’origine bretonne. “Kerv” signifie “village” ou “ferme,” et “oulouarn” dérive de “louarn,” qui désigne le renard, souvent symbole de ruse dans la tradition bretonne. Il pourrait avoir abrité une petite communauté agricole autonome.

  • Keradec Névez et Keradec Bras : Ces fermes portent des noms descriptifs. “Keradec” est une combinaison de “ker” (village) et d’un anthroponyme, probablement “Adec.” L’ajout de “Névez” (nouveau) suggère une scission ou une extension de l’exploitation originale. “Bras” (grand) identifie une partie plus importante, peut-être le siège de l’activité agricole.

  • Kerguen : Le toponyme “Kerguen” associe “ker” (village) et “gwen” (blanc ou béni). Cette désignation pourrait indiquer un lieu à connotation sacrée ou un sol calcaire particulier, rare dans une région granitique.

Ces domaines, inscrits dans un maillage agricole traditionnel, se caractérisaient par des parcelles cultivées entourées de talus bocagers, servant à la fois de clôtures naturelles et de protection contre l’érosion. 


René Marie Lannuzel et Pen Allan Garo

René Marie Lannuzel, né le 27 décembre 1846 à Pen Allan Garo, était le fils de Jean Joseph Lannuzel et Marie Jeanne Cabon, exploitants agricoles de ce domaine. À cette époque, l’agriculture en Bretagne était encore majoritairement autarcique, avec des pratiques axées sur la rotation des cultures (seigle, blé, sarrasin) et l’élevage bovin, essentiel pour la production de lait et de beurre. La ferme de Pen Allan Garo, décrite dans des actes notariés du milieu du XIXᵉ siècle, couvrait plusieurs hectares et comprenait des terres cultivées, des pâturages, ainsi qu’une petite lande en jachère, typique des exploitations bretonnes. Les bâtiments comprenaient une maison d’habitation, une grange, un cellier et une étable, construits en pierre de granit. Après avoir grandi à Pen Allan Garo, René conserva un lien fort avec ses origines rurales, y retournant régulièrement, notamment en 1872, avant de consacrer sa vie au missionnariat. Ces visites reflètent une connexion à sa famille et à la culture agricole qui l’avait façonné. Sa carrière ultérieure, marquée par son départ en 1880 pour évangéliser la Mélanésie, contraste fortement avec sa jeunesse à Plourin. Pourtant, ses racines dans ce cadre agricole, profondément imprégné de foi catholique, ont probablement influencé son choix de vie. René Marie Lannuzel décéda en 1898 à Opotiki, Nouvelle-Zélande, après une vie dédiée à l’évangélisation et à la mission. Sa carrière reste un exemple des vocations bretonnes issues d’un milieu rural, souvent à la croisée des dynamiques locales et des aspirations religieuses globales du XIXᵉ siècle.

La Famille
Rioualen

Les archives de
Recensements

Pen Allan Garo: une réussite de
restauration & préservation
du patrimoine finistèrien

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Aujourd'hui, le domaine et ses batisses connaissent une nouvelle vie:
en tant que gites, qui peuvent être réservés toute l'année.