Dans le FinistĂšre, prĂšs de Plourin,
Pen Allan Garo
Parfois orthographié: Penn Ar Garo ⊠Penn Al Lann Garo ⊠Pen Allan Garo ⊠Pen-al-Lan ⊠Pen Al Lan Garo ⊠Pen-al-Lann ⊠Pen An Alle ⊠Penallan ⊠Penalan ⊠Pen Al Lann Garo ⊠Pen Allan Avo
L' Histoire
de ce domaine
Les origines de Pen Allan Garo
Le nom de Pen Allan Garo apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans des documents du XVIIIá” siĂšcle, peu aprĂšs lâinstallation de la famille Garo Ă la ferme. Cette dĂ©signation se fixe progressivement dans les registres, malgrĂ© des variations orthographiques, telles que Pen Al Lan Garo, Penallan, ou simplement Pen Allan, observĂ©es dans des recensements et actes cadastraux. Ces variations reflĂštent les pratiques administratives et linguistiques locales.
Ătymologie et gĂ©ographie du domaine
Le nom "Pen Allan Garo" combine plusieurs Ă©lĂ©ments descriptifs. "Pen" dĂ©signe un sommet ou une extrĂ©mitĂ© en breton, tandis que "Allan" pourrait ĂȘtre une variation de "al lann," signifiant "la lande." Lâajout de "Garo" souligne lâassociation avec la famille Garo, un choix motivĂ© par la nĂ©cessitĂ© de distinguer cette ferme des autres lieux-dits voisins portant des noms similaires, comme Pen Al Lan ou Pen Al Lan Bras.
SituĂ© dans une rĂ©gion agricole typique du LĂ©on, le domaine de Pen Allan Garo sâintĂšgre dans un paysage morcelĂ©, composĂ© de parcelles cultivĂ©es et de talus bocagers. Les fermes voisines, comme Keradec Bras, Keradec NĂ©vez, Kervoulouarn, et Kerguen, tĂ©moignent dâun tissu agricole dense oĂč chaque lieu-dit Ă©tait exploitĂ© pour maximiser les ressources disponibles.
Développement ultérieur du domaine
Les registres cadastraux montrent que Pen Allan Garo a Ă©voluĂ© au fil des siĂšcles, passant dâune exploitation directement associĂ©e Ă une famille propriĂ©taire Ă une gestion par des fermiers locataires. Ces transformations reflĂštent les dynamiques socio-Ă©conomiques de la Bretagne rurale, oĂč les terres, souvent morcelĂ©es, passaient entre diffĂ©rentes mains selon les opportunitĂ©s Ă©conomiques et les arrangements familiaux ou commerciaux.
Le "bout-de-Landes" de la Famille Garo
Pen Allan Garo : Histoire, Famille Garo et Ăvolution
Pen Allan Garo, situĂ© sur la commune de Plourin, dans le FinistĂšre, tire son nom de la famille Garo qui a habitĂ© la ferme au XVIIIá” siĂšcle. Bien que le mot "garo" signifie en breton "rugueux" ou "pierreux," et pourrait Ă©voquer un sol difficile Ă cultiver, il est plus probable que cette appellation fasse rĂ©fĂ©rence Ă la famille elle-mĂȘme. Ce nom aurait Ă©tĂ© ajoutĂ© pour diffĂ©rencier cette ferme dâun autre lieu-dit voisin, Pen Al Lan, situĂ© Ă moins de 5 km.
La famille Garo et ses origines
La famille Garo trouve ses racines Ă Plourin et dans ses environs. Olivier Garo (1688-1741), nĂ© Ă Plourin, Ă©tait le fils dâYvon Le Garo (1641-1715), lui-mĂȘme installĂ© Ă Keradec, un domaine voisin. Olivier Garo, aprĂšs un premier mariage avec Roberte Croguennec en 1720, Ă©pousa en 1723 Julienne Menguy (1701-1776), avec qui il eut plusieurs enfants, dont Gabrielle Garo (1735-1780). La ferme de Pen Allan Garo fut probablement exploitĂ©e par la famille dans le cadre dâune Ă©conomie agricole locale basĂ©e sur la polyculture et lâĂ©levage.
Les origines de la famille remontent encore plus loin, à François Le Garo (1623-1685) et Catherine Marzin (1625-1685), installés dans la région au XVIIᔠsiÚcle. Ce lien multigénérationnel avec la terre illustre la stabilité des exploitations agricoles familiales dans le Léon breton.
Ăvolution de la ferme et des propriĂ©taires
Au XIXá” siĂšcle, Pen Allan Garo changea de mains. En 1907, les registres cadastraux indiquent que la parcelle appartenait Ă Michel Gillet, un propriĂ©taire rĂ©sidant Ă Recouvrance, dans le quartier historique de Brest. Les archives montrent que la ferme avait probablement Ă©tĂ© louĂ©e Ă des familles de cultivateurs modestes, telles que les Lannuzel et les Rioualen, qui en assuraient lâexploitation. Cette pratique de location Ă©tait courante, les fermiers payant un loyer en argent ou en nature pour utiliser les terres.
Le cadastre de 1835 mentionne des Ă©changes de biens impliquant Michel et Jean-Marie Gillet, indiquant une acquisition antĂ©rieure du domaine. Ces informations confirment que Pen Allan Garo, bien que passĂ© sous propriĂ©tĂ© urbaine, a continuĂ© Ă jouer un rĂŽle dans lâĂ©conomie rurale locale.
De Pen Allan Garo Ă Opotiki en Nouvelle-ZĂ©lande: l'incroyable parcours d'un prĂȘtre
Missionnaire breton et pionnier de lâĂ©vangĂ©lisation en MĂ©lanĂ©sie
René Marie Lannuzel est né le 27 décembre 1846 à Pen Allan Garo, dans la commune de Plourin, dans le FinistÚre. Issu d'une famille de cultivateurs, ses parents, Jean Joseph Lannuzel et Marie Jeanne Cabon, exploitaient la ferme selon les pratiques agricoles bretonnes traditionnelles.
OrdonnĂ© prĂȘtre sĂ©culier, RenĂ© Lannuzel choisit de quitter sa Bretagne natale pour rĂ©pondre Ă une vocation missionnaire internationale. AprĂšs avoir Ă©tĂ© briĂšvement missionnaire Ă HaĂŻti et capitaine des volontaires bretons pendant la guerre de 1870, il embarque Ă Barcelone Ă bord de lâIndia le 6 juillet 1880 en tant quâaumĂŽnier. Il rejoint la colonie de Port-Breton en Nouvelle-Irlande, une entreprise coloniale initiĂ©e par le marquis Charles du Breil de Rays. ArrivĂ© le 14 octobre 1880, il y cĂ©lĂšbre la premiĂšre messe, mais constate rapidement le chaos qui rĂšgne dans la colonie.
Fondation de missions en Mélanésie
Face Ă lâĂ©chec de Port-Breton, RenĂ© Lannuzel se rend Ă Sydney pour consulter les PĂšres maristes. En juin 1881, il quitte la colonie et fonde la mission de Vila Maria en Nouvelle-Bretagne, prĂšs de Matupi. Cette mission, dĂ©diĂ©e Ă la Vierge Marie, est lâune des premiĂšres tentatives dâĂ©vangĂ©lisation de la rĂ©gion. Il rĂ©ussit notamment Ă convertir le fils dâun chef local.
Lors dâun voyage en Europe en 1882, il prĂ©sente Ă Rome des collections ethnographiques de MĂ©lanĂ©sie, suscitant un vif intĂ©rĂȘt. De retour en OcĂ©anie, il tente de collaborer avec le PĂšre Louis AndrĂ© Navarre en Nouvelle-Bretagne, mais leurs divergences rendent cette collaboration impossible.
Mission en Nouvelle-ZĂ©lande
Renonçant Ă poursuivre son Ćuvre en MĂ©lanĂ©sie, RenĂ© Lannuzel sâinstalle en Nouvelle-ZĂ©lande en 1884. LâĂ©vĂȘque dâAuckland, Monseigneur Luck, lui confie la paroisse dâOpotiki, dans le district de la Baie de lâAbondance. Il y demeure jusquâĂ sa mort, le 2 juin 1898, Ă lâĂąge de 51 ans.
HĂ©ritage
La vie de RenĂ© Marie Lannuzel illustre le passage dâun milieu rural breton modeste Ă une carriĂšre missionnaire marquĂ©e par des dĂ©fis gĂ©opolitiques et religieux complexes. Sa contribution Ă lâĂ©vangĂ©lisation dans des territoires Ă©loignĂ©s, notamment en MĂ©lanĂ©sie et en Nouvelle-ZĂ©lande, tĂ©moigne de son engagement. Il reste une figure notable de lâhistoire missionnaire française du XIXe siĂšcle.
Chronologie
- 27 décembre 1846 : Naissance à Plourin, FinistÚre.
- 6 juillet 1880 : DĂ©part de Barcelone vers Port-Breton en Nouvelle-Irlande.
- 14 octobre 1880 : Arrivée à Port-Breton, premiÚre messe célébrée.
- 1881 : Fondation de la mission de Vila Maria en Nouvelle-Bretagne.
- 1884 : Installation en Nouvelle-ZĂ©lande comme curĂ© dâOpotiki.
- 2 juin 1898 : DĂ©cĂšs Ă Opotiki, Nouvelle-ZĂ©lande.
Publications et références
La Nouvelle-Zélande, in Bulletin de la Société de Géographie de Lille, vol. 11, 1889.
Sources bibliographiques :
New Zealand Tablet, vol. XXVI, 3 juin 1898, p. 27.
Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siÚcle, T.4, Océanie, CTHS, 2003.
La Famille Rioualen reprend le domaine de Pen Allan Garo
Jean Marie Rioualen et la transmission du domaine de Pen Allan Garo
Jean Marie Rioualen (1837-1906), fils de Jean Marie Rioualen (1794-1860) et de Jeanne QuĂ©mĂ©neur (1801-1846), est nĂ© Ă Plouguin, FinistĂšre. Le 9 juillet 1865, il Ă©pouse JosĂšphe Bizien (1838-1917) Ă Plouguin. Peu aprĂšs leur mariage, ils sâinstallent au domaine de Pen Allan Garo, Ă Plourin, qui avait auparavant appartenu Ă la famille Lannuzel.
Le couple a eu sept enfants, dont Pierre Marie Rioualen (1870-1940), qui reprend le domaine Ă la gĂ©nĂ©ration suivante. Pierre Marie Ă©pouse Marie Jeanne Trebaul en 1896, et le couple poursuit lâexploitation agricole tout en Ă©levant huit enfants. Deux de leurs fils, Michel et Jean-RenĂ© Rioualen, quittent la Bretagne pour servir Ă Bizerte, en Tunisie, lors de pĂ©riodes de conflit, tandis que dâautres restent enracinĂ©s dans la rĂ©gion. Le domaine de Pen Allan Garo est ainsi restĂ© dans la famille Rioualen pendant plusieurs gĂ©nĂ©rations.
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XXe siĂšcle
Naissance de Michel Rioualen, courageux MaĂźtre Principal de la Marine Nationale
Une vie au service de la Marine Nationale et de sa communauté
Michel Rioualen est nĂ© le 31 mars 1908, Ă Pen Ar Lann Garo, dans la commune de Plourin, en Bretagne. Issu dâune famille de cultivateurs, il grandit dans un environnement marquĂ© par la rigueur et les traditions bretonnes.
Engagement dans la Marine Nationale
En 1928, Ă lâĂąge de 20 ans, Michel sâengage dans la Marine Nationale, institution clĂ© de dĂ©fense et de rayonnement pour la France Ă une Ă©poque marquĂ©e par lâentre-deux-guerres. Sa premiĂšre affectation comme quartier-maĂźtre lui permet dâacquĂ©rir les bases techniques et disciplinaires nĂ©cessaires au maintien des infrastructures navales.
En 1931, Michel est mutĂ© Ă Bizerte, en Tunisie, un port stratĂ©gique de la MĂ©diterranĂ©e placĂ© sous protectorat français. Ce port jouait un rĂŽle essentiel dans la dĂ©fense des routes maritimes et servait de base pour les opĂ©rations militaires françaises en Afrique du Nord. En tant que canonnier, Michel prend en charge lâentretien des batteries militaires dâEl Euch, un secteur clĂ© de la dĂ©fense cĂŽtiĂšre.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en novembre 1942, face Ă lâimminence de lâarrivĂ©e des forces allemandes, il participe activement Ă l'opĂ©ration de sabordage des navires et des infrastructures navales françaises. Cette dĂ©cision visait Ă empĂȘcher leur rĂ©cupĂ©ration par lâarmĂ©e allemande, un acte stratĂ©gique qui ralentit la consolidation de leurs forces navales en MĂ©diterranĂ©e.
En reconnaissance de ses services, Michel reçoit la MĂ©daille Militaire le 16 juin 1938, une distinction rĂ©servĂ©e aux militaires sâĂ©tant distinguĂ©s par leurs mĂ©rites exceptionnels.
Retour en Bretagne et engagements locaux
AprĂšs la guerre, Michel revient en Bretagne, oĂč il poursuit son service en tant que gardien des ouvrages militaires dans la rĂ©gion de Roscanvel. Ces forts, situĂ©s sur la presquâĂźle de Crozon, faisaient partie dâun rĂ©seau de dĂ©fense cĂŽtiĂšre datant de plusieurs siĂšcles.
ParallĂšlement Ă ses activitĂ©s militaires, il sâimplique dans la vie communale. Ă partir des annĂ©es 1960, il devient adjoint au maire de LanrivoarĂ© et assure rĂ©guliĂšrement les fonctions de maire lorsque le titulaire nâest plus en mesure de les exercer. Ce rĂŽle renforce son ancrage dans la vie civile et tĂ©moigne de son dĂ©vouement Ă sa communautĂ© locale.
Vie personnelle et décÚs
MariĂ© Ă deux reprises, Michel est pĂšre de neuf enfants, certains nĂ©s Ă Bizerte durant son service en Tunisie. Il sâĂ©teint le 27 septembre 1994 Ă Saint-Renan, Ă lâĂąge de 86 ans, aprĂšs une vie marquĂ©e par le service militaire et civil.
Chronologie
- 31 mars 1908 : Naissance Ă Plourin, FinistĂšre.
- 1928 : Entrée dans la Marine Nationale.
- 1931 : Affectation Ă Bizerte, Tunisie.
- 16 juin 1938 : DĂ©coration de la MĂ©daille Militaire.
- 1942 : Sabordage des navires et des infrastructures Ă Bizerte pour contrer les forces allemandes.
- 1945 : Retour en Bretagne et poursuite de sa carriĂšre comme gardien de forts militaires.
- 1960 : Engagement dans la vie communale de LanrivoarĂ© en tant quâadjoint au maire.
- 27 septembre 1994 : DĂ©cĂšs Ă Saint-Renan.
Familles Marc, Guénnégues et Queméneur à Pen Allan Garo
La famille Marc et la transition vers Pen Allan Garo
La famille Marc, originaire de BrĂ©lĂšs, s'Ă©tablit Ă Pen Allan Garo aprĂšs que Vincent Marc et Marie Yvonne GuennĂ©gues consolidĂšrent leur position en tant que cultivateurs. Cette transition, amorcĂ©e entre 1926 et 1930, permit Ă leur fille Marie Anne Marc et Ă son Ă©poux Ătienne QuĂ©mĂ©neur dâassurer la continuitĂ© de lâexploitation agricole. Ce passage illustre les dynamiques courantes dans les campagnes bretonnes de lâĂ©poque, oĂč les terres passaient souvent par hĂ©ritage ou par alliances matrimoniales.
Vincent Marc, nĂ© en 1875 Ă BrĂ©lĂšs, Ă©tait le fils de Jean Marc (1834-1914) et de Marie Françoise SalaĂŒn (1839-1922). MariĂ© Ă Marie Yvonne GuennĂ©gues en 1909, il sâĂ©tablit Ă Plourin avant de transmettre lâexploitation Ă la gĂ©nĂ©ration suivante. Sa femme, nĂ©e en 1885, dĂ©cĂ©da Ă Plourin en 1970, Ă lâĂąge de 84 ans, marquant la fin dâune gĂ©nĂ©ration qui avait solidement ancrĂ© la famille Marc dans le paysage rural de Plourin.
Jo Queméneur, la mémoire vivante de Pen Allan Garo
Pen Allan Garo et la famille Quéméneur-Marc : Une histoire familiale
Joseph "Jo" QuĂ©mĂ©neur est nĂ© en 1930 Ă Pen Allan Garo, commune de Plourin, FinistĂšre. Fils d'Ătienne Joseph Marie QuĂ©mĂ©neur (1897-1953) et de Marie Anne Marc (1910-2005), il appartient Ă une lignĂ©e de cultivateurs enracinĂ©e dans le pays de LĂ©on. La ferme de Pen Allan Garo est devenue le foyer de cette branche familiale Ă la suite d'une transition survenue entre 1926 et 1930, lorsque la famille Rioualen, locataire ou propriĂ©taire prĂ©cĂ©dente, cĂ©da la gestion du domaine Ă la famille Marc, issue de la rĂ©gion voisine de BrĂ©lĂšs.
Les parents de Jo Quéméneur
Ătienne Joseph Marie QuĂ©mĂ©neur, nĂ© Ă BrĂ©lĂšs en 1897, Ă©tait le fils de François Marie QuĂ©mĂ©neur (1858-1931) et de Marie Jeanne Talarmain (1865-1924). MariĂ© Ă Marie Anne Marc le 29 avril 1928, il devint cultivateur Ă Pen Allan Garo. Marie Anne Marc, quant Ă elle, Ă©tait la fille de Vincent Marc (1875-1943) et de Marie Yvonne GuennĂ©gues (1885-1970). Issue d'une fratrie de sept enfants, elle joua un rĂŽle central dans la gestion du domaine, tout en Ă©levant ses sept enfants, dont Joseph, Arthur (nĂ© en 1934), Louis (nĂ© en 1931) et Perrine (nĂ©e en 1929).
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La vie Ă Pen Allan Garo
Dans les annĂ©es 1930, la ferme de Pen Allan Garo Ă©tait typique des exploitations rurales bretonnes : un systĂšme agricole fondĂ© sur la polyculture et lâĂ©levage, soutenu par le travail familial. Ătienne et Marie Anne QuĂ©mĂ©neur travaillaient la terre tout en Ă©levant leurs enfants. Jo QuĂ©mĂ©neur, nĂ© dans cet environnement, incarne cette transition entre les gĂ©nĂ©rations, au carrefour des traditions rurales et des mutations socio-Ă©conomiques du XXá” siĂšcle.
La mĂ©moire de la famille QuĂ©mĂ©neur-Marc Ă Pen Allan Garo tĂ©moigne de lâhistoire des petits exploitants agricoles du LĂ©on. Ces familles, en assurant la pĂ©rennitĂ© des exploitations, ont contribuĂ© Ă façonner le paysage social et agricole de la rĂ©gion.
Sergent Bertie Joyce, de la Royal Air Force se refugie Ă Pen Allan Garo
Le 30 dĂ©cembre 1941, lors de lâopĂ©ration "Veracity I", une mission alliĂ©e visant Ă bombarder le port de Brest, lâavion du sergent Albert Edward "Bertie" Joyce, un Spitfire Mk. Vb (AB854) de lâescadron 234 de la Royal Air Force, est abattu au-dessus de Plourin. Joyce, ĂągĂ© de 21 ans, parvient Ă sâĂ©jecter de son appareil en parachute. BlessĂ© lors de sa descente, il trouve refuge temporaire Ă la ferme de Pen Allan Garo.
Le crash et le sauvetage
Lâavion sâĂ©crase Ă proximitĂ© de Kerinizan Nevez. Plusieurs tĂ©moins, dont Catherine Cadalen et Yvonne RaguenĂšs, assistent Ă la chute. Jo QuĂ©mĂ©neur, alors ĂągĂ© de 13 ans, se souvient de ce moment marquant. BlessĂ© et gravement affaibli par la perte de sang, Joyce est pris en charge par des habitants du voisinage qui le transportent Ă Pen Allan Garo. Dans cette ferme, il est allongĂ© prĂšs de la cheminĂ©e pour recevoir les premiers soins.
La capture
La situation reste tendue, car la rĂ©gion est sous occupation allemande. Selon Jo QuĂ©mĂ©neur, un soldat allemand arrive seul Ă la ferme peu aprĂšs. Joyce, craignant pour sa vie, brĂ»le ses papiers dâidentitĂ© et fait le signe de croix, persuadĂ© quâil vit ses derniers instants. Cependant, le soldat organise son transport vers une route voisine, oĂč une voiture allemande attend pour lâĂ©vacuer. Le pilote britannique est ensuite internĂ© comme prisonnier de guerre.
Le parcours ultérieur de Bertie Joyce
AprĂšs sa capture, le sergent Joyce est transfĂ©rĂ© au Stalag Luft III, un camp de prisonniers situĂ© Ă Sagan, en Pologne. Il tente de sâĂ©vader en fĂ©vrier 1943, mais est griĂšvement blessĂ©. Il succombe Ă ses blessures trois mois plus tard.
Lâhistoire de Bertie Joyce a Ă©tĂ© redĂ©couverte grĂące aux recherches de Gildas Saouzanet, historien local, et Ă la visite de sa famille, les Bowles, en 2015. Cette famille a retracĂ© le parcours de leur ancĂȘtre, dĂ©couvrant les lieux oĂč il sâest rĂ©fugiĂ© et a Ă©tĂ© capturĂ©. Ă Pen Allan Garo, les tĂ©moins locaux et les recherches archĂ©ologiques ont permis dâexhumer des fragments de lâĂ©pave de son Spitfire, rendant hommage Ă cet Ă©pisode de la Seconde Guerre mondiale.
Ce passage du sergent Joyce Ă Pen Allan Garo illustre les liens entre lâhistoire locale et les Ă©vĂ©nements de la guerre, laissant une empreinte mĂ©morielle dans la commune de Plourin.
Lâhistoire de Pen Allan Garo et son lien avec la famille Garo
Le domaine de Pen Allan Garo, situĂ© dans la commune de Plourin (FinistĂšre), porte un nom dĂ©rivĂ© de la famille Garo, qui a habitĂ© la ferme au XVIIIá” siĂšcle. Bien que “garo” puisse signifier “rugueux” ou “pierreux” en breton, une caractĂ©ristique potentielle du sol local, les sources historiques indiquent que lâappellation provient directement de cette famille. Lâajout du terme “Garo” aurait Ă©galement servi Ă distinguer ce domaine dâun autre lieu-dit voisin, Pen Al Lan, situĂ© Ă moins de 5 km.
Origines de la famille Garo
Olivier Garo, nĂ© le 10 janvier 1688 Ă Plourin, est un membre marquant de cette lignĂ©e. Il Ă©tait le fils dâYvon Le Garo (nĂ© vers 1641 Ă Keradec, Plourin) et dâAnne Le Menec (ca 1656-1694). AprĂšs avoir Ă©pousĂ© Roberte Croguennec en 1720, il se remaria en 1723 avec Julienne Menguy (1701-1776). De cette seconde union naquit notamment Gabrielle Garo (1735-1780). Olivier Garo dĂ©cĂ©da Ă Pen Al Lan le 3 mai 1741.
La famille, solidement implantĂ©e dans la rĂ©gion, possĂ©dait ou exploitait plusieurs domaines, dont celui de Keradec, oĂč rĂ©sidait Yvon Le Garo, et probablement dâautres terres dans les environs de Plourin. Les archives montrent que le pĂšre dâYvon, François Le Garo (1623-1685), et sa mĂšre, Catherine Marzin (1625-1685), Ă©taient Ă©galement actifs dans cette rĂ©gion agricole.
Ăvolution du nom et du domaine
Le nom de Pen Allan Garo apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans des documents du XVIIIá” siĂšcle, peu aprĂšs lâinstallation de la famille Garo Ă la ferme. Cette dĂ©signation se fixe progressivement dans les registres, malgrĂ© des variations orthographiques, telles que Pen Al Lan Garo, Penallan, ou simplement Pen Allan, observĂ©es dans des recensements et actes cadastraux. Ces variations reflĂštent les pratiques administratives et linguistiques locales.
Au XIXá” siĂšcle, la ferme ne semble plus ĂȘtre directement exploitĂ©e par des membres de la famille Garo. En 1907, les registres cadastraux indiquent que le domaine appartenait Ă Michel Gillet, rĂ©sident de Recouvrance, quartier historique de Brest. Des archives notariĂ©es datant de 1835 montrent dĂ©jĂ des transactions impliquant Michel et Jean-Marie Gillet, ce qui suggĂšre une acquisition antĂ©rieure.
Durant cette pĂ©riode, la ferme Ă©tait trĂšs probablement louĂ©e Ă des familles de cultivateurs modestes, telles que les Lannuzel et les Rioualen. Ce type de bail Ă©tait courant Ă lâĂ©poque, les propriĂ©taires terriens prĂ©fĂ©rant souvent louer leurs domaines Ă des fermiers plutĂŽt que de les exploiter directement.
Structure de la ferme et utilisation des terres
Le domaine de Pen Allan Garo sâinscrit dans le modĂšle des fermes bretonnes traditionnelles. Les bĂątiments, construits en pierre locale, comprenaient une maison dâhabitation, une grange et une Ă©table, typiques des exploitations rurales du FinistĂšre. Les terres entourant la ferme Ă©taient utilisĂ©es pour la culture de cĂ©rĂ©ales (seigle, sarrasin) et lâĂ©levage, suivant un systĂšme de rotation des cultures adaptĂ© aux sols acides de la rĂ©gion.
Les talus bocagers, omniprĂ©sents dans le paysage breton, dĂ©limitaient les parcelles et servaient Ă protĂ©ger les cultures du vent et de lâĂ©rosion. Ces Ă©lĂ©ments tĂ©moignent dâune gestion agricole raisonnĂ©e et adaptĂ©e aux contraintes environnementales locales.
Kervoulouarn, Keradec NĂ©vez, Keradec Bras et Kerguen
Ces lieux-dits sont situĂ©s autour de Pen Allan Garo, dans la commune de Plourin, dĂ©partement du FinistĂšre, rĂ©gion Bretagne. Historiquement, ils sâinscrivent dans une rĂ©gion agricole oĂč lâorganisation sociale reposait sur des structures hĂ©ritĂ©es de lâAncien RĂ©gime, comme les mĂ©tairies et les fermes domaniales.
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Kervoulouarn : MentionnĂ© dans les archives cadastrales du XIXá” siĂšcle, ce lieu-dit porte un nom dâorigine bretonne. “Kerv” signifie “village” ou “ferme,” et “oulouarn” dĂ©rive de “louarn,” qui dĂ©signe le renard, souvent symbole de ruse dans la tradition bretonne. Il pourrait avoir abritĂ© une petite communautĂ© agricole autonome.
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Keradec NĂ©vez et Keradec Bras : Ces fermes portent des noms descriptifs. “Keradec” est une combinaison de “ker” (village) et dâun anthroponyme, probablement “Adec.” L’ajout de “NĂ©vez” (nouveau) suggĂšre une scission ou une extension de lâexploitation originale. “Bras” (grand) identifie une partie plus importante, peut-ĂȘtre le siĂšge de lâactivitĂ© agricole.
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Kerguen : Le toponyme “Kerguen” associe “ker” (village) et “gwen” (blanc ou bĂ©ni). Cette dĂ©signation pourrait indiquer un lieu Ă connotation sacrĂ©e ou un sol calcaire particulier, rare dans une rĂ©gion granitique.
Ces domaines, inscrits dans un maillage agricole traditionnel, se caractĂ©risaient par des parcelles cultivĂ©es entourĂ©es de talus bocagers, servant Ă la fois de clĂŽtures naturelles et de protection contre lâĂ©rosion.
René Marie Lannuzel et Pen Allan Garo
RenĂ© Marie Lannuzel, nĂ© le 27 dĂ©cembre 1846 Ă Pen Allan Garo, Ă©tait le fils de Jean Joseph Lannuzel et Marie Jeanne Cabon, exploitants agricoles de ce domaine. Ă cette Ă©poque, lâagriculture en Bretagne Ă©tait encore majoritairement autarcique, avec des pratiques axĂ©es sur la rotation des cultures (seigle, blĂ©, sarrasin) et lâĂ©levage bovin, essentiel pour la production de lait et de beurre. La ferme de Pen Allan Garo, dĂ©crite dans des actes notariĂ©s du milieu du XIXá” siĂšcle, couvrait plusieurs hectares et comprenait des terres cultivĂ©es, des pĂąturages, ainsi quâune petite lande en jachĂšre, typique des exploitations bretonnes. Les bĂątiments comprenaient une maison dâhabitation, une grange, un cellier et une Ă©table, construits en pierre de granit. AprĂšs avoir grandi Ă Pen Allan Garo, RenĂ© conserva un lien fort avec ses origines rurales, y retournant rĂ©guliĂšrement, notamment en 1872, avant de consacrer sa vie au missionnariat. Ces visites reflĂštent une connexion Ă sa famille et Ă la culture agricole qui lâavait façonnĂ©. Sa carriĂšre ultĂ©rieure, marquĂ©e par son dĂ©part en 1880 pour Ă©vangĂ©liser la MĂ©lanĂ©sie, contraste fortement avec sa jeunesse Ă Plourin. Pourtant, ses racines dans ce cadre agricole, profondĂ©ment imprĂ©gnĂ© de foi catholique, ont probablement influencĂ© son choix de vie. RenĂ© Marie Lannuzel dĂ©cĂ©da en 1898 Ă Opotiki, Nouvelle-ZĂ©lande, aprĂšs une vie dĂ©diĂ©e Ă lâĂ©vangĂ©lisation et Ă la mission. Sa carriĂšre reste un exemple des vocations bretonnes issues dâun milieu rural, souvent Ă la croisĂ©e des dynamiques locales et des aspirations religieuses globales du XIXá” siĂšcle.